Le Service National Universel, version 2023?

Le Service National Universel (SNU) deviendra-t-il obligatoire ?

Le Service National universel a été mis en place à partir de 2019, sur la base d’un volontariat. Présenté comme un séjour favorisant la cohésion (durée : 12 jours), et permettant une certaine mixité sociale, il se déroule sur des périodes de vacances scolaires et concerne de jeunes volontaires de nationalité française âgés de 15 à 17 ans. Plusieurs activités sont proposées, les jeunes sont accueillis dans des hébergements collectifs et dans un autre département que le département de résidence.

En 2019 : 2 000 volontaires avaient participé ; en 2021 : 18 000 participants ; en 2022 : 32 000 participants (chiffres Ministère de l’Éducation nationale)

Mais voilà, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le gouvernement prévoit de généraliser le SNU, et de le rendre obligatoire. La mesure concernerait les élèves de seconde et en première année de CAP.

La secrétaire d’état chargée de la jeunesse, Sarah El Haïry, en fait la promotion.

S’il devient obligatoire, le SNU pourrait se faire sur temps scolaire et risque donc d’impacter la scolarité des élèves (calendrier des examens…) ; les déplacements jusqu’au point de rassemblement se font aux frais des participants, et par leurs propres moyens, ce qui implique une dépense pour les familles ; les enseignants craignent une remise en question de l’Enseignement Moral et Civique (EMC) ; certains évoquent déjà le coût du dispositif proche de 2 milliards d’euros annuels, cela concernerait 800 000 jeunes.

Un rapport du Sénat en date du 9 mars 2023 vient mettre le doigt sur les différentes faiblesses du dispositif (voir lien ci-dessous):

-- le manque de centres d'hébergement;

-- le manque d'encadrants;

-- une articulation à construire entre l'administration du SNU et l'Éducation Nationale;

-- les semaines de cours perdues pour les élèves...

Enfin, en tant que parents, nous pouvons nous poser la question de l'accueil que feront nos jeunes à cet engagement obligatoire civique, eux qui militent déjà largement dans les associations pour la protection de la planète, contre les discriminations, pour une société plus juste; dans les Maisons des lycéens (MDL) et de collégiens (MDC), les conseils des délégués pour la vie lycéenne (CVL) en alertant leurs pairs sur le harcèlement, le racisme, le sexisme; dans les conseils municipaux des jeunes (CMJ), et s'engagent dans les services civiques.