Santé scolaire : 900 médecins scolaires pour environ 12 millions d’élèves en France.
• Le suivi de santé des élèves qui est assuré par les personnels de santé et les personnels des services sociaux de l’Éducation Nationale ;
• L’éducation à la santé, aux comportements responsables et à la citoyenneté, qui est prise en charge par les équipes éducatives.
L’école joue un rôle essentiel en matière de prévention, en apportant de l’information aux élèves et une éducation à la santé. Depuis quelques années, nous constatons un manque de moyens, de personnels sanitaires, infirmiers et sociaux, sur le terrain.
Nombre d’établissements, ne disposent que d’un personnel infirmier 2 jours par semaine. Il en est de même pour les assistants sociaux. Dans le Calvados, en 2017-2018, on relève sur le site de l’Académie Normande, 13 médecins scolaires pour 8 centres médico-scolaires, une centaine d’infirmières (102), et 28 assistants sociaux pour les 4 bassins d’éducation (18 pour Bassin Grand Caen, 2 pour le Bassin Virois, 5 pour le Bassin Pays d’Auge, et 3 pour le Bassin Bessin) pour 103 544 élèves scolarisés (constat de rentrée CDEN2017).
En 2017, un rapport de l’Académie de médecine tirait la sonnette d’alarme en mettant en évidence le manque de médecins scolaires : en 2006, ils étaient encore 1400, en 2016, 1000, en 2018, ils n’étaient plus que 990. Toujours selon ce rapport, la répartition des médecins de l’Éducation nationale est très hétérogène, un médecin peut avoir en charge de 2 000 à 46 000 élèves, selon le territoire, et le rapport souligne que cette « carence menace la qualité et l’égalité du dépistage précoce et de la prévention, en particulier pour les grands problèmes de l’adolescence : échec scolaire, addictions, obésité, troubles neuropsychiques ».
En 2018, un autre rapport émanant de l’Assemblée nationale mettait à nouveau en lumière les carences de la médecine scolaire (exemple : les visites obligatoires des enfants de 6 ans qui ne peuvent plus être assurées sur certains territoires).
En 2020, la Cour des comptes fait ce constat : « Les performances en termes de dépistages obligatoires, moments-clés du parcours de santé des élèves, sont très en deçà des objectifs, en raison d'une organisation défaillante […] Une réorganisation complète, assortie d’une révision des méthodes de travail, s’avère indispensable ».
Pour remédier à cela, le gouvernement cherche une solution qui divise : « confier la médecine scolaire aux départements », certains craignent la perte de leur mission éducative, d'autres qu’en externalisant on perde « l’expertise nécessaire pour le dépistage et la prise en charge des troubles des apprentissages ». Quelles seront les solutions retenues pour éviter la disparition de la Médecine scolaire ?
Les missions des équipes de santé sont nombreuses et se sont accumulées au fil des années : visites médicales obligatoires, avis médical sur l’orientation scolaire, prise en charge des troubles de l’apprentissage, aménagements de scolarité dans les situations de handicap, suivi des différents dispositifs : PAI, PPS, PAP... il y a donc urgence à trouver une solution. L’enjeu est d’importance, car la santé des enfants d’aujourd’hui fera aussi la santé des adultes de demain.
Les données chiffrées sont issues des différents liens que nous avons consultés :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/09/18092018Article636728540670081649.aspx
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-medecins-et-les-personnels-de-sante-scolaire
https://www.franceculture.fr/emissions/revolutions-medicales/la-sante-lecole